Cem Okur et Tanem Safiye se sont serré les coudes avant d’être enfin secourus.

Père et fille ont survécu 4 jours en jouant à «feuille, caillou, ciseaux»

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Un homme de 42 ans raconte comment il a tenu le coup sous les décombres avec sa fille de 8 ans, tandis que sa mère gisait inanimée non loin de lui.

Cem Okur et sa fille Tanem Safiye étaient en train de dormir quand leur immeuble de cinq étages s’est effondré autour d’eux, le 6 février à Antakya (sud de la Turquie). «C’était comme Armageddon. Les premières minutes ont été terribles», raconte le Turc de 42 ans au «Daily Mail». Miraculeusement, l’homme et sa fille de 8 ans n’ont pas été sérieusement blessés, mais c’était pour eux le début d’un interminable cauchemar.

«Les étages au-dessus de nous ont été détruits et le plafond au-dessus de nous s’est effondré, si bien que nous étions coincés dans un espace d’un mètre de haut», décrit le quadragénaire. La mère de Cem Okur, qui dormait dans une autre pièce, n’a pas survécu. Bouleversé, le Turc s’est efforcé de ne rien laisser transparaître devant sa fille. Il fallait tenir. «Mon père m’a enroulée dans une couverture, mais j’avais toujours froid», confie la petite fille.

Rapidement, le manque d’eau a commencé à se faire sentir et le quadragénaire craignait de mourir de soif. «J’essayais d’avaler l’humidité dans ma gorge. C’était tout ce que je pouvais faire», témoigne-t-il. Après 24 premières heures passées dans le froid et la nuit, Cem Okur a pu mettre la main sur des bouteilles d’eau salvatrices. Dans cet enfer, le Turc a tout fait pour changer les idées de sa fille.

«Mon enfant est tout pour moi. J’essayais de lui dire que nous allions nous en sortir», explique-t-il. Serrés l’un contre l’autre, Cem et Tanem ont enchaîné les parties de «feuille, caillou, ciseaux» pour s’occuper. «Nous ne voyions rien dans la nuit, alors nous nous disions quel signe nous étions en train de faire», raconte la fillette. «Nous avons aussi chanté des chansons, raconté des histoires et prié ensemble», ajoute son père.

À force de tâtonnements, père et fille sont tombés sur une bouteille d’eau de rose, que Tanem a utilisée pour soigner les bleus et les coupures de son papa. «Papa, s’il te plaît tiens ta parole et sauve-moi. Ton visage me manque, je veux te voir», lui a-t-elle dit un jour. Régulièrement, Cem tapait contre un mur avec un bout de débris, dans l’espoir d’alerter les secours.

Ses efforts ont fini par payer, le 10 février: «Une voix a résonné. Alors que nous étions en train de quitter notre corps, Dieu a envoyé quelqu’un», raconte le Turc. Tanem a été la première à retrouver enfin la lumière, après quatre jours de cauchemar. Son papa l’a suivie peu après. «C’est un meilleur sentiment que d’être la personne la plus riche du monde», conclut Cem.

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