Quatorze mois après avoir perdu quatre camarades dans une tuerie, Emma a eu une terrible impression de déjà-vu, lundi à l’Université d’État du Michigan.
Emma Riddle était en train de prendre une douche dans son logement à l’Université d’État du Michigan quand quelqu’un est venu frapper à sa porte, lundi. «J’ai crié: laisse-moi, je suis en train de me laver les cheveux!» raconte l’étudiante de 18 ans. «Non, Emma, il y a un tireur en activité sur le campus», a répondu la voix féminine. Une terrible impression de déjà-vu a envahi la jeune femme, et pour cause: à peine 14 mois plus tôt, elle avait survécu à une fusillade ayant fait quatre morts dans son lycée.
C’est donc avec un certain sentiment de fatalisme qu’elle a reçu, par SMS, les instructions du conseiller de l’université. «Il nous disait de barricader les portes, d’éteindre les lumières et de nous éloigner des fenêtres», raconte l’étudiante. Emma s’est servie d’une commode pour bloquer la porte et s’est cachée sous son bureau, raconte MLive. Là, elle a appelé et écrit à des proches, avant de pousser un cri du cœur sur les réseaux sociaux.
«Il y a 14 mois, j’ai dû évacuer du lycée d’Oxford quand un individu de 15 ans a ouvert le feu et tué quatre de mes camarades (…). Ce soir, je suis assise sous mon bureau à l’Université d’État du Michigan, une nouvelle fois à envoyer des «Je t’aime» à tout le monde. Quand cela va-t-il s’arrêter?» a-t-elle écrit. Aussi terrible que cela puisse paraître, Emma commence presque s’habituer à ce genre de situation.
«C’était plus facile à gérer. À Oxford, quand tout s’est passé, j’étais comme pétrifiée et je ne savais pas quoi faire. Cette fois, j’ai pu faire tout ce que je devais faire pour être en sécurité», témoigne l’étudiante. La jeune femme appelle le gouvernement américain à faire preuve de «sens commun» en réformant la loi sur les armes. «Je participe à des simulations de fusillade depuis que je suis enfant. Ma génération a grandi avec ça et ça ne s’arrête pas. C’est de pire en pire», dénonce-t-elle.
La fusillade perpétrée lundi sur un campus à Lansing, à l’ouest de Detroit, a fait trois morts et cinq blessés graves. Anthony McRae, 43 ans, s’est donné la mort après une chasse à l’homme. L’individu n’avait aucun lien apparent avec l’Université d’État du Michigan et son mobile reste, pour l’heure, inconnu.
Le 30 novembre 2021, Ethan Crumbley, 15 ans, faisait quatre morts et sept blessés en ouvrant le feu au lycée d’Oxford, en banlieue de Detroit. Il est incarcéré dans l’attente de son procès. Ses parents, eux, sont inculpés d’homicide involontaire.