À 82 ans, le lauréat du Nobel de littérature donne des nouvelles «des indésirables» et autres damnés de la Terre. Une thématique qui inspire.
«Avers», l’autre face de Jean Marie Gustave Le Clézio
Bientôt 15 ans que J.M.G. Le Clézio a reçu le Nobel de littérature, titre qui l’a comme exilé dans un bivouac à part du commun des mortels. L’octogénaire toujours épris d’horizons maritimes envoie de temps à autre une bouteille à la mer, avec un billet dedans. Ici, des «nouvelles des indésirables» qui plaident pour les miséreux autour du globe, des enfants surtout.
De ces «street rats», il s’en trouve sous toutes les latitudes, des jungles de Panama au métro parisien. L’auteur assure les avoir rencontrés, au coin d’une rue, au tournant de son imaginaire. Ces textes courts aux émotions abruptes coupent la chique, à mi-chemin entre la plaidoirie pour des victimes de la folie des hommes, et la confession de celui qui ne peut s’empêcher de se sentir coupable. D’une beauté désespérée qui terrasse. C’était le but, précise l’auteur.
«Monstres», un livre pour grands enfants et les adultes qui le sont restés
Stéphane Servant est entré en littérature par le hasard d’un bouquin mal rangé dans la bibliothèque de son quartier. C’était «Les armes secrètes», et Julio Cortázar allait lui donner envie d’aller batailler avec ses démons. Comme chez l’Argentin, le fantastique vient troubler le quotidien dans «Monstres».
Illustrées par les troublants crayonnés gothiques en noir et blanc de Nicolas Zouliamis, les confidences d’Otto arrachent le cœur. Et pas seulement parce qu’un oiseau a pris le sien et que depuis, Max et ses potes se moquent de son physique de piaf. Quand le Cirque d’Erêves passe avec la promesse d’exhiber des «freaks», le garçonnet n’a pas peur. Trembler comme une étoile, il sait.
Et d’ailleurs, qui est le monstre? Dessins et textes composent à parts égales ce roman illustré sous belle couverture cartonnée. Un vrai premier livre.
Sylvain Mazas allonge les titres
Sylvain Mazas est le roi du titre à rallonge. En 2012, il publie «Ce livre devrait me permettre de résoudre le conflit au Proche-Orient, d’avoir mon diplôme et de trouver une femme» (sic). Trois objectifs en couverture, pour un taux de réussite affiché de 66%, ce graphiste, illustrateur et typographe indépendant basé à Berlin ayant à la fois trouvé l’âme sœur et obtenu le diplôme qu’il convoitait.
Son éditeur insistant pour qu’il change de titre à chaque nouvelle parution, Mazas a dû se fixer de nouveaux challenges. Dûment mentionnés sur son troisième opus: «Ce livre devrait me permettre de réduire les inégalités entre les riches et les pauvres, d’écrire une symphonie et de rembourser ma femme». Vaste programme qu’il mène à grand renfort de diagramme et de comparaisons absurdes. Et toujours avec humour.
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