Le manteau débardeur neigeux, fin décembre à Villars-sur-Ollon.

Le manque de neige a des conséquences graves sur la santé des skieurs

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Les chiffres révèlent une augmentation des blessures sérieuses sur les pistes. La raison principale: le faible revêtement, estime l’hôpital cantonal de Coire.

Le week-end dernier, le conseiller national du centre et maire de Wädenswil ZH, Philippe Kutter, s’est cassé deux vertèbres cervicales en faisant du ski. Le Tages-Anzeiger est parti de ce fait d’hiver pour enquêter sur le nombre d’accidents de ski cette saison. Il s’est aperçu que ceux-ci avaient augmenté et, fait plus inquiétant encore, que les lésions graves étaient devenues plus fréquentes.

«Pour la période du 1er janvier au 6 février 2023, l’hôpital cantonal des Grisons annonce une augmentation d’environ 20% des accidents de skieurs et de snowboarders sur les pistes de ski par rapport à la moyenne des cinq années précédentes», révèle le quotidien alémanique, soulignant que les blessures graves ont également augmenté. «Depuis le début de l’année, elles représentent 4,2% de tous les accidents. Avant cela, la moyenne était de 3%.»

Détail intéressant: jusqu’en 2019, le nombre d’accidents graves était resté stable sur l’ensemble de la Suisse.

Le constat à Viège et Brigue est le même que celui fait à Coire. Médecin-chef et directeur du service des urgences du Centre hospitalier du Haut-Valais, Andreas Frasnelli a lui aussi constaté ces dernières années «une augmentation des blessures graves aux extrémités, notamment des fractures de la tête du tibia», témoigne-t-il dans les colonnes du Tagi.

Quand il s’agit d’expliquer les raisons de cette hausse, le porte-parole de l’hôpital cantonal de Coire affirme qu’elle est liée au manque de neige. Les experts du bureau de prévention des accidents, cités par la presse alémanique, vont aussi dans ce sens en déclarant qu’il n’est «pas exclu que certains accidents soient dus à un manque de neige».

La neige artificielle produite pour pallier au manque de poudre naturelle est plus dure et glacée. Il est plus difficile de garder le contrôle sur un tel revêtement et plus facile d’atteindre des vitesses importantes. Par ailleurs, en cas de faible précipitation, pierres et rochers apparaissent comme autant d’obstacles pour les skieurs.

Comme ici dans les Alpes vaudoises cet hiverAu sortir de la saison dernière, la Suva avait alerté l’opinion publique en révélant que les blessures multiples avaient doublé en 15 ans.

En 2021, le nombre d’accidents de ski graves s’élevait à 7000, contre 3400 en 2004.

– Suva –

Cité par le media Frapp, le porte-parole de la Suva estimait que cette hausse était due à l’évolution du matériel, qui «mène les skieurs et snowboarders à descendre les pistes toujours plus vite». Jean-Luc Alt avait aussi pointé la responsabilité individuelle des usagers:

«Les pistes damées, à la demande des skieurs et snowboarders, les attirent vers la vitesse. Et puis, il ne faut pas non plus oublier que bien souvent, les gens ne sont pas conscients de leurs limites et ont tendance à les dépasser.»

Les interventions de la Garde aérienne de sauvetage suivent elles aussi une courbe croissante. En 2022, la Rega, qui intervient principalement lors d’accidents graves, a effectué 2141 missions. C’est le nombre le plus élevé jamais enregistré.

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