Une femme a voulu bien faire en recueillant un oiseau tombé du nid. Mal lui en a pris: elle aurait dû le confier à des professionnels.
L’histoire a débuté en août 2022, lorsqu’une septuagénaire a découvert un bébé pie dans son jardin. Estimant qu’il était «trop jeune pour pouvoir voler», cette habitante de Castrisch (GR) était également inquiète à cause des chats du quartier. Elle a donc décidé d’aménager une volière et d’accueillir l’oisillon chez elle. «Mon intention était de le relâcher dès qu’il serait capable de voler», a-t-elle expliqué dans «Südostschweiz». Très impliquée dans les soins du volatile, elle l’a baptisé Röbali.
Mais voilà. Deux semaines plus tard, coup de sonnette à la porte. Un garde-chasse, qui avait enregistré une plainte, lui a demandé son autorisation pour détenir Röbali. Formulaire qu’elle n’avait évidemment pas. L’homme est donc reparti avec son petit protégé.
Mais l’aventure ne s’est pas arrêtée à un rappel à l’ordre fait par le garde-chasse. Fin janvier, l’amie des animaux a reçu une lettre recommandée, lui demandant de s’acquitter d’une amende de 200 francs ainsi que des frais pour un montant de 315,50 francs.
«En faisant preuve de vigilance, elle aurait dû savoir que la détention en captivité d’animaux pouvant être chassés n’est pas autorisée», peut-on lire dans la lettre reçue par la femme et que le quotidien alémanique a pu consulter.
Une triste fin
Chef adjoint de l’Office de la chasse des Grisons, Hannes Jenny explique le comportement correct à adopter dans un tel cas. «Les animaux ne doivent pas être capturés et être détenus sans autorisation», explique le fonctionnaire. En outre, les jeunes oiseaux devraient être laissés dans la nature. «S’il s’agit d’oiseaux blessés ou d’animaux sauvages, ils doivent être confiés à un spécialiste», ajoute-t-il.
Mais pas de happy end pour Röbali. «Après des examens plus approfondis, le garde-chasse a dû constater que la pie s’était déjà beaucoup trop habituée aux humains», explique Hannes Jenny. C’est pourquoi le volatile a été euthanasié après consultation d’une station de soins pour oiseaux. De tels animaux n’arrivent pas à retourner à la vie sauvage, semble-t-il.