Quelques jours avant sa mort, la jeune blogueuse avait pris un selfie montrant l’étendue des blessures que lui avait infligées son petit ami, Brian Laundrie.
Comme un témoignage post mortem. Quelques jours avant sa mort, Gabby Petito a pris une photo de son visage tuméfié après une dispute avec son petit ami, Brian Laundrie. Le cliché, rendu public cette semaine, a été pris le 12 août 2021 à 16 h 37, selon la famille de la victime. On peut y voir une coupure sous l’œil gauche et des traces de sang sur la joue et le front de la jeune femme de 21 ans. Le même jour, à la même heure, un témoin ayant assisté à une violente altercation au sein du couple a alerté les autorités de Moab (Utah).
Quelques minutes plus tard, Gabby et Brian étaient arrêtés sur le bord d’une route par une patrouille de police. La suite, on la connaît: les deux jeunes gens sont longuement interrogés par les forces de l’ordre, qui finissent par les laisser partir. Les officiers n’enregistrent pas la déposition du témoin et expliquent dans leur rapport qu’ils considèrent que Gabby était l’agresseuse prédominante dans cette affaire.
Aujourd’hui, le selfie de la jeune femme sert de pièce à conviction dans le procès que ses parents ont intenté à la police de Moab (Utah). Nichole Schmidt et Joe Petito affirment que leur fille a montré cette blessure aux policiers, mais qu’ils l’ont «ignorée et n’ont rien fait pour enquêter ou documenter la blessure». Les parents de Gabby sont persuadés qu’elle serait encore en vie aujourd’hui si les officiers étant intervenus ce fameux 12 août 2021 s’étaient montrés plus consciencieux.
«Je pense qu’elle savait qu’elle avait des ennuis et qu’une limite avait été franchie, et elle a pris cette photo à l’arrière du van», a estimé Brian C. Stewart, avocat de la famille Petito. En janvier 2022, une enquête indépendante avait pointé «plusieurs erreurs involontaires» commises par les forces de l’ordre. «Nous pensons que s’ils avaient fait un suivi et enquêté sur ces blessures et posé les bonnes questions, ils auraient compris le danger qu’elle courait et elle aurait mieux pris la mesure du danger qui la menaçait», a ajouté l’avocat.