Une photo réalisée à Kahramanmaras par l’AFP a fait le tour du monde, devenant le symbole de la détresse des victimes du tremblement de terre de lundi.
L’image est poignante. Recroquevillé dans les décombres de son immeuble, un homme vêtu d’un gilet orange semble regarder dans le vague. Mesut Hancer vient de vivre un insupportable drame: sa fille Irmakleyla, 15 ans, n’a pas survécu au tremblement de terre survenu lundi matin. À Kahramanmaras, dans le sud de la Turquie, aucune aide, aucun secours ne sont en vue. Alors en attendant, Mesut serre la main de son enfant, dont le corps invisible gît sur son matelas, sous un amas de gravats. Pas question de la laisser seule, dans le froid et la mort.
Réalisée par Adem Altan, photographe pour l’AFP, cette image a fait le tour du monde, rapporte «Hürriyet». Elle est omniprésente sur les réseaux sociaux, où elle a notamment été partagée par le journaliste britannique Piers Morgan. Sur son compte Facebook, Mesut Hancer avait publié des clichés des jours heureux avec sa fille, une jolie petite brune aux grands yeux bruns. Ensevelie sous la neige, sa ville de Kahramanmaras n’avait toujours pas vu l’arrivée des secours mardi.
«Où est l’État? Où est-il? (…) Ça fait deux jours et on n’a vu personne. (…) Les enfants sont morts de froid» s’insurge Ali, qui attend aussi des renforts, espérant encore revoir son frère et son neveu, piégés dans les ruines de leur immeuble. Par peur de rentrer chez eux, des survivants ont trouvé refuge à l’aéroport turc de Gaziantep. «Maintenant, nos vies sont tellement marquées par l’incertitude. Comment vais-je m’occuper de ces enfants?», s’interroge Zahide Sutcu qui a fui son appartement avec ses deux jeunes enfants.