Des parlementaires du RN ont reçu des messages malveillants en pleins débats houleux sur la réforme des retraites. Marine Le Pen dénonce une «manœuvre particulièrement dégueulasse».
Ambiance délétère, lundi à l’Assemblée française. Lors d’une intervention dans l’hémicycle lundi soir, Marine Le Pen a dénoncé des «manœuvres» pour «distraire» des députées du Rassemblement national (RN). Celles-ci ont reçu des messages vocaux d’intimidation pendant un scrutin sur la réforme des retraites.
«Je tiens à dénoncer un fait extrêmement grave. Quatre ou cinq de nos députées femmes viennent de recevoir un message leur indiquant qu’un de leurs enfants est hospitalisé. Il s’agit donc là d’une manœuvre qui vise à empêcher ou distraire les députées Rassemblement national de leur présence pour voter cette motion référendaire», a-t-elle déploré dans l’hémicycle.
«Que des gens osent utiliser ce type de méthode est lamentable», a-t-elle fustigé, au moment où l’Assemblée devait se prononcer sur une demande de référendum portée par le RN, hostile à la réforme des retraites. «Nous allons trouver qui a commis cette infraction, car nous allons évidemment déposer une plainte et faire analyser les messages», a ensuite indiqué la présidente du groupe RN devant la presse.
Marine Le Pen a critiqué une «manœuvre particulièrement dégueulasse», avec ces messages vocaux adressés à plusieurs élues, dont Anais Sabatini. «Évidemment elles sont sorties catastrophées de l’hémicycle avant de se rendre compte qu’elles avaient été plusieurs à recevoir ces messages (…) Le but était de les éloigner de l’hémicycle au moment opportun».
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a demandé à Le Pen de lui passer «une copie des messages reçus pour qu’on puisse regarder ce qu’il en est». Fadila Khattabi (Renaissance), présidente de la commission des Affaires sociales, a à son tour dénoncé des intimidations. «Une fois n’est pas coutume, je vais être tout à fait d’accord avec Mme Le Pen. En ce moment, nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d’intimidation, j’en ai reçu une, avec des menaces sur nos familles, nos enfants», a-t-elle déploré.
«C’est absolument scandaleux, on est dans une République libre, démocratique, les parlementaires que nous sommes n’avons pas de pression à avoir quant à un examen de texte. Nous ne devons pas être intimidés», a martelé la députée macroniste.