Le sud de la Turquie et le nord de la Syrie ont été, tôt lundi,touchés par un séisme de magnitude 7,8, suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique de magnitude de 7,5.
Les bilans du violent séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie ne cessent de grimper: dans le nord de la Syrie, au moins 1000 personnes ont été tuées et 2453 blessées, selon des bilans provisoires. En Turquie, où se situe l’épicentre du séisme, 1651 personnes ont été tuées et 11’159 blessées. Selon Ankara, 3471 immeubles se sont effondrés.
Une première secousse est survenue à 4 h 17 locales (2 h 17 en Suisse) dans le district de Pazarcik (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7,5, à 11 h 24 (heure en Suisse), toujours dans le sud-est de la Turquie.
«Je l’ai vivement ressenti parce que je vis au dernier étage. Nous sommes sortis en panique. C’était presque le même que ce matin. J’ai tellement peur maintenant, je ne peux plus rentrer dans mon appartement, je ne sais pas ce qui va se passer maintenant», confie une habitante de Kayapinar.
«Ma sœur et ses trois enfants sont sous les décombres. Aussi son mari, son beau-père et sa belle-mère. Sept membres de notre famille sont sous les débris», a raconté Muhittin Orakci, qui attendait les opérations de secours devant un immeuble effondré à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie.
À Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé. Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17’000 personnes, dont un millier à Istanbul.
Intempéries
Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards, en pyjama dehors dans le froid. «Nous entendons des voix ici et là-bas. Nous pensons que peut-être 200 personnes se trouvent sous les décombres», a déclaré un secouriste dépêché devant un immeuble détruit de Diyarbakir.
Face à cette désolation, partout les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris. Plus au sud, la citadelle byzantine de Gaziantep, érigée au VIe siècle, s’est partiellement effondrée. Sur Twitter, des internautes turcs partageaient l’identité et la localisation de personnes prises au piège sous les décombres dans plusieurs villes du sud-est du pays. Cinquante répliques ont été enregistrées en Turquie, selon l’Afad.
En Syrie, le séisme a provoqué des scènes de panique, les habitants se sont rués dehors, à pied ou en voiture, malgré les pluies torrentielles, ainsi qu’au Liban voisin où les secousses ont été fortement ressenties.
Les gazoducs alimentant la région ont été touchés et les provinces de Hatay, Kahramanmaras et Gaziantep sont privées de gaz. Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, ont également été ressenties au Liban et à Chypre, ainsi qu’au Kurdistan irakien dans le nord du pays à Erbil et Douk. Mais aucune victime n’a été signalée. Selon l’institut géologique danois, les secousses ont été ressenties jusqu’au Groenland.
Le président turc a appelé à l’union nationale. «Nous espérons que nous sortirons de cette catastrophe ensemble le plus rapidement possible et avec le moins de dégâts possible», a-t-il tweeté.
Appel à l’aide internationale
«Toutes nos équipes sont en alerte. Nous avons émis une alarme de niveau quatre. C’est un appel y compris à l’aide internationale», a indiqué le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu sur la chaîne Haberturk. «Nos équipes sont en état d’alerte pour secourir les survivants», ont aussi affirmé les Casques Blancs syriens, des secouristes engagés dans les zones rebelles en Syrie, sur Twitter.
L’Union européenne, dont de nombreux Etats membres ont offert leur aide aux populations des régions dévastées, a commencé à envoyer des équipes de secours.